Le Mali, troisième producteur d'or en Afrique, a récemment été le théâtre d'un bras de fer significatif entre l'État et la compagnie minière canadienne Barrick Gold. Ce différend, qui a duré près de deux ans, trouve son origine dans l'adoption en 2023 d'un nouveau code minier par le gouvernement malien, visant à augmenter la part de l'État dans les revenus issus de l'exploitation aurifère.
Le complexe minier de Loulo-Gounkoto, exploité par Barrick Gold, s'est retrouvé au cœur de ce conflit. L'État malien, cherchant à appliquer les dispositions de son nouveau code minier, a accusé la société de manquements à ses engagements financiers et réglementaires. Cette situation a conduit, en janvier 2025, à la saisie de trois tonnes d'or, d'une valeur estimée à 180 millions de dollars, et à la détention de plusieurs employés de Barrick Gold.
Ce bras de fer s'inscrit dans une tendance plus large observée en Afrique de l'Ouest, où des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger cherchent à accroître leur contrôle sur l'exploitation des ressources naturelles. Ces initiatives reflètent une volonté de mieux répartir les bénéfices issus des richesses minières et de renforcer la participation locale dans ces industries.
En conclusion, le différend entre le Mali et Barrick Gold souligne les défis et les opportunités liés à la gestion des ressources naturelles dans les pays en développement. Il met en lumière la nécessité d'un équilibre entre attractivité pour les investisseurs étrangers et souveraineté nationale sur les ressources stratégiques.
Ce bras de fer s'est finalement soldé par un accord signé entre le gouvernement malien et Barrick Gold le 19 février 2025. Aux termes de cet accord, la société canadienne a accepté de verser 438 millions de dollars au Trésor public malien en règlement des différends fiscaux et miniers. En contrepartie, l'État malien a restitué les trois tonnes d'or saisies et libéré les employés détenus, permettant ainsi la reprise normale des opérations sur le site de Loulo-Gounkoto. Cet accord marque une nouvelle étape dans la relation entre le Mali et les investisseurs miniers étrangers, posant les bases d’une coopération plus équilibrée entre souveraineté nationale et attractivité économique.
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