Grève des contrôleurs aériens : trafic très perturbé à partir du 3 juillet, vigilance pour les départs vers les Antilles et l’Afrique

À quelques jours du grand chassé-croisé estival, les voyageurs doivent s’attendre à de fortes perturbations dans le ciel français ce jeudi 3 juillet, à la suite d’un mouvement de grève des contrôleurs aériens. Deux syndicats, l’UNSA-ICNA et l’USAC-CGT, dénonçant un climat social dégradé, ont maintenu leur appel à la grève malgré des tentatives de conciliation infructueuses avec l’administration.

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a donc demandé aux compagnies aériennes de réduire fortement leurs programmes de vols. Résultat :

  • 25 % des vols annulés à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais,

  • 50 % à Nice, Bastia et Calvi,

  • 30 % à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.

Et ce, sans compter les retards massifs qui devraient affecter l’ensemble des aéroports français, selon les prévisions de l’administration.

Mise en garde pour les voyageurs vers les Antilles et l’Afrique

Ce mouvement social survient à l’un des moments les plus critiques de l’année pour les départs en vacances. Les vols long-courriers à destination des Antilles (Guadeloupe, Martinique), de La Réunion et de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali, etc.) risquent d’être fortement perturbés, voire annulés à la dernière minute.

La DGAC appelle les passagers à vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport, à anticiper des files d’attente prolongées, et à considérer des solutions de report si possible.

Pour les familles, les groupes en transit, ou les personnes voyageant pour des raisons médicales, administratives ou familiales urgentes, ces perturbations peuvent avoir de lourdes conséquences logistiques et financières.

Conflit social autour du sous-effectif et de la réforme du contrôle aérien

Le mouvement de grève est motivé par des revendications liées au sous-effectif chronique, à la mise en place d’un pointage obligatoire à la prise de poste (à la suite d’un quasi-accident à Bordeaux en 2022), et à un management jugé "toxique" par les syndicats.

« La DGAC n’a apporté aucune réponse concrète aux alertes transmises depuis des semaines », déplore l’UNSA-ICNA, à l’origine du mouvement avec 17 % des voix aux dernières élections professionnelles. Le syndicat est soutenu pour la journée du jeudi par l’USAC-CGT (16 %).

De son côté, la DGAC reconnaît les difficultés liées au manque de personnel, mais rappelle qu’un plan pluriannuel de recrutement et de revalorisation salariale a été acté avec la majorité des syndicats en 2024. Elle déplore néanmoins le choix de dates "particulièrement sensibles", en pleine période de grands départs.

Le SNCTA, premier syndicat des contrôleurs (60 % des voix), ne s’est pas joint au mouvement.

Une situation suivie de près par le secteur aérien

Cette grève survient à la veille du congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), prévu mercredi au siège de la DGAC à Paris. Les compagnies aériennes, déjà fragilisées par l’inflation et les tensions internationales, redoutent une saison estivale plombée par les mouvements sociaux.

Les autorités appellent les passagers à faire preuve de patience et à anticiper les perturbations pour tout voyage prévu à partir du jeudi 3 juillet — en particulier vers les territoires ultramarins et les destinations africaines, qui dépendent fortement des liaisons aériennes.

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