Les Forces armées maliennes (FAMa) ont affirmé avoir neutralisé 80 combattants jihadistes à la suite d’une offensive coordonnée lancée contre plusieurs positions militaires à travers le pays. L’armée évoque une réponse « ferme et efficace » à une série d’attaques simultanées menées au petit matin dans au moins sept localités, notamment dans les régions de Kayes, Dioïla, ainsi que dans le centre du pays, près des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le colonel Souleymane Dembélé, porte-parole des FAMa, a précisé que les troupes maliennes ont infligé des « pertes importantes » aux assaillants et ont récupéré des armes, des véhicules et des motos. Les affrontements ont été décrits comme intenses, avec des combats dans plusieurs zones urbaines.
Le JNIM revendique les attaques
Le groupe jihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a revendiqué la série d’attaques dans un communiqué diffusé sur ses canaux de propagande. Il évoque des opérations « coordonnées et de haute intensité » et affirme avoir pris temporairement le contrôle de plusieurs casernes, sans fournir de chiffres sur ses propres pertes.
À Kayes, l’une des villes ciblées, des habitants interrogés par l’AFP ont rapporté avoir entendu de violents échanges de tirs à proximité de bâtiments administratifs, notamment près de la résidence du gouverneur, d’où s’élevaient des colonnes de fumée.
Renforcement des mesures sécuritaires
En réponse à cette offensive, les autorités régionales de Kayes et de Dioïla ont instauré un couvre-feu nocturne de 30 jours, renouvelable si la situation l’exige. L’objectif est de restreindre les déplacements pendant la nuit et de sécuriser les populations civiles, dans un climat de grande instabilité.
Ces violences s’inscrivent dans une escalade d’attaques contre l’armée malienne, la troisième en moins d’un mois. Le 2 juin, des combattants du JNIM avaient déjà visé un camp militaire et l’aéroport de Tombouctou. La veille, une embuscade dans le centre du pays avait coûté la vie à au moins 30 soldats.
Un pays enlisé dans la guerre depuis plus d’une décennie
Le Mali, gouverné par une junte militaire depuis 2020, reste en proie à une insurrection jihadiste persistante depuis 2012. Malgré la fin de la présence française de l’opération Barkhane et le recentrage de la lutte antiterroriste autour d’alliances régionales, le pays continue de faire face à des attaques meurtrières et répétées, principalement dans le nord et le centre.
Les autorités maliennes affirment vouloir reprendre le contrôle total du territoire national, mais les groupes jihadistes, dont le JNIM et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), conservent une forte capacité de nuisance, alimentée par l’instabilité, les rivalités communautaires et la faiblesse des institutions locales.
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