Au Sahel, les groupes miniers occidentaux face à la pression des régimes militaires

 

Dans la région du Sahel, les entreprises minières occidentales doivent composer avec une pression croissante exercée par les autorités locales. Alors que le prix de l’or grimpe à des niveaux historiques, les dirigeants des pays concernés multiplient les initiatives pour obtenir de meilleures conditions financières et renforcer leur contrôle sur les ressources naturelles.
Au Mali, les autorités exigent une révision des contrats miniers pour les adapter aux réalités économiques actuelles. Cette tendance s’étend également au Burkina Faso, où une révision inattendue du code minier a été mise en œuvre, et au Niger, où plusieurs permis d’exploitation d’uranium ont été suspendus. Ces décisions témoignent de la volonté de ces régimes de tirer un meilleur parti de leurs ressources naturelles.
Le récent emprisonnement du PDG de la société australienne Resolute Mining, Terence Holohan, et de deux de ses collaborateurs à Bamako, illustre cette dynamique. Ces derniers ont été libérés après douze jours de détention, à la suite d’un accord stipulant le versement de 160 millions de dollars au gouvernement malien pour régler un différend financier lié à la mine d’or de Syama, située dans le sud du pays.
Fin septembre, des cadres de la société canadienne Barrick Gold, également en conflit avec les autorités maliennes, ont connu un sort similaire avec des détentions temporaires. Ces incidents marquent un durcissement des relations entre les compagnies minières et les régimes militaires de la région.
Christian Mion, expert du secteur minier au cabinet EY, souligne : « L’environnement évolue très rapidement. Les sociétés doivent être extrêmement vigilantes dans l’analyse des risques et se préparer à toutes les éventualités. »

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