Ça y est, fini les festivals et les concerts d’été, période promotionnelle si importante pour les artistes reggae tant pour le nombre de cachets qu’ils peuvent y cumuler lorsqu’ils sont programmés sur plusieurs dates, que pour le public rencontré et l’osmose de la scène.
Et pourtant. La crainte accrue de l’équilibre financier a distillé une petite musique anxiogène autour de la santé financière de plus en plus critique des festivals et donc de leur tenue. Face aux cachets des artistes qui ne cesseraient de grimper d’année en année, le manque de subventions, le maintien uniquement grâce aux bénévoles, les soutiens municipaux, les choix éthiques et éco-responsables des organisateurs finissent par tout de même assurer la tenue de ces célébrations du reggae pour parvenir à séduire un public qui continue de venir massivement. Même si elle ne correspond pas toujours aux attentes des organisateurs, la fréquentation atteint tout de même les 100 000 visiteurs au Big Reggae Festival, 33 000 festivaliers au No Logo, plus de 20 000 pour le SunSka, 15 à 20 000 au Nomade Reggae Festival, et 10 à 15 000 pour le Dub Camp, 10 000 au Reggae Therapy pour ne citer que ceux-là.
On est sensiblement sur les même trends que le Sunfest (30 à 40 000), le Reggae Jam (10 à 15 000), le Reggae Geel qui a accueilli cette année 35 000 visiteurs, le Sun Splash Reggae Festival fait lui 10 000 entrées. Seul le Rototom affiche près de 90 000 visiteurs sur les 3 premiers jours et pouvant monter jusqu’à 250 000 par édition.
Malgré les récurrentes difficultés à se maintenir, nous avons donc en France, d’année en année, une multitude de festivals et de concerts reggae estivaux dans plusieurs régions, qui ne jouent pas la carte du gigantisme et dont l’offre pour le public est de qualité. Avec des formats qui diffèrent aussi, avec des propositions comme le Chill & Dance, tous les dimanches de l'été. Cela permet à plus d’artistes reggae de se produire et de diffuser du reggae en des lieux aussi reculés qu’improbables.
Et en ces temps difficiles pour la diffusion de notre musique, ce n’est pas rien. D’une part parce que cela oblige les organisateurs à regarder et proposer de nouveaux talents, et cela répond à une volonté d’éclectisme dans ce milieu artistique qui se plaint volontiers qu’on voit sempiternellement toujours les mêmes dans les festivals. Le plaisir de se produire sur scène reste le même pour les artistes, et le public profite d’une proximité avec les musiciens.
Alors y a-t-il péril en la demeure ? Verra-t-on de moins en moins d’évènements reggae en France dans les années à venir ? Cela ne semble pas être la tendance. Et pour cause, de nombreux irréductibles s’organisent et continuent courageusement de proposer des scènes même quand ce n’est plus l’été. Comme le LH Reggae Night qui devient un rendez-vous récurrent au Havre. Big up à eux pour cet engagement qui démontre une fois encore la force et la résilience du reggae music. Big up aussi aux inconditionnels qui se déplacent, parfois loin et réaffirment ainsi à chaque fois leur attachement au spectacle vivant

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