Depuis la disparition du groupe Wagner, la Russie a redéployé sa stratégie militaire sur le continent africain en s'appuyant sur une nouvelle force paramilitaire : l'Africa Corps. Créé en novembre 2023 sous l'égide du ministère russe de la Défense, cet organisme a pour mission de poursuivre l'expansion de l'influence russe en Afrique, notamment à travers des coopérations militaires avec plusieurs pays.
Un outil au service de l'influence russe
L'Africa Corps a été mis en place sous la supervision de Iounous-bek Evkourov, vice-ministre russe de la Défense, et du général Andreï Averianov, une figure du renseignement militaire russe. Il intègre d'anciens membres du groupe Wagner ainsi que de nouvelles recrues issues des forces armées russes. Son objectif principal est d'assurer la protection des intérêts stratégiques de Moscou sur le continent, notamment l'accès aux ressources naturelles et le renforcement des alliances avec des gouvernements locaux.
Des opérations militaires sur plusieurs fronts
Depuis sa création, l'Africa Corps a étendu sa présence dans plusieurs pays africains, notamment la Libye, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la République centrafricaine. Dans ces zones, il intervient principalement pour :
Former et encadrer les forces locales dans la lutte contre les groupes terroristes.
Fournir du matériel militaire aux armées partenaires.
Assurer la sécurité des intérêts russes, notamment les exploitations minières et les infrastructures stratégiques.
En décembre 2023, des paramilitaires de l'Africa Corps ont été déployés au Burkina Faso, sur la base militaire de Loumbila, marquant une nouvelle étape dans l'expansion de la présence russe au Sahel.
Une stratégie de remplacement du groupe Wagner
Après la rébellion avortée d'Evgueni Prigojine en juin 2023 et la mort de ce dernier, la Russie a réorganisé sa politique d'intervention en Afrique. Contrairement à Wagner, qui opérait de manière semi-autonome, l'Africa Corps est directement sous le contrôle du ministère de la Défense. Cela permet à Moscou de mieux encadrer les opérations militaires et d'assurer une plus grande cohérence dans ses actions sur le continent.
Sanctions et tensions internationales
L'activité de l'Africa Corps suscite de vives réactions au sein de la communauté internationale. En novembre 2024, le Royaume-Uni a imposé des sanctions à l'encontre du groupe, l'accusant de violations des droits humains et d'exploitation illégale des ressources naturelles. Les puissances occidentales voient cette nouvelle force comme un outil de déstabilisation et de concurrence économique dans la région.
Un avenir incertain mais stratégique
L'Africa Corps incarne aujourd'hui la nouvelle approche de la Russie pour asseoir son influence en Afrique. Son implantation rapide et son rôle croissant dans les affaires militaires du continent montrent la volonté de Moscou de s'imposer face aux présences occidentales déclinantes. Toutefois, son avenir dépendra de la capacité de la Russie à maintenir cette force sur le long terme, face aux tensions internationales et aux risques opérationnels croissants.
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