Air Antilles sous licence provisoire : la survie de la compagnie suspendue à l’arrivée d’un nouvel actionnaire

 

La situation reste critique pour Air Antilles. Confrontée à de graves difficultés financières, la compagnie aérienne s’est vue retirer sa licence d’exploitation par la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Une licence provisoire lui a été accordée, valable jusqu’au 30 juin, le temps pour l’entreprise de tenter un ultime sauvetage.

Moins d’un an après avoir repris ses vols dans un contexte déjà délicat, la compagnie peine à retrouver un équilibre. Les 35 000 passagers transportés depuis le début de l’année sont loin de suffire pour atteindre un taux de remplissage rentable. Quant aux aides financières précédemment accordées, elles s’avèrent insuffisantes : les 17 millions d’euros injectés par la Collectivité territoriale de Saint-Martin semblent déjà épuisés, et les 4 millions d’euros récemment apportés par la holding CIPIM (groupe Edéis), actionnaire minoritaire, arrivent bien tard.

Une licence temporaire, faute de garanties financières

Face à ces signaux d’alerte, la DGAC a activé un dispositif prévu par la réglementation européenne : lorsque la viabilité financière d’un transporteur ne peut être assurée sur les douze mois à venir, sa licence peut être suspendue au profit d’une autorisation temporaire.

Contacté, le président du conseil d’administration, Jérôme Arnaud, a réagi en déclarant « prendre acte de cette décision ». Il affirme que la compagnie reste en mesure de poursuivre ses activités, notamment grâce à la propriété de sa flotte. Il a également confirmé l’existence d’une lettre d’intérêt signée par un potentiel nouvel actionnaire de référence, dont l’arrivée pourrait relancer Air Antilles.

Un changement de gouvernance en perspective

Cependant, l’avenir d’Arnaud à la tête de la compagnie semble compromis. Plusieurs sources internes évoquent un départ imminent, alors que son bilan à la présidence est de plus en plus contesté.

La survie d’Air Antilles dépend désormais de la concrétisation rapide de ce nouveau partenariat financier. Sans renfort solide, la licence temporaire accordée par la DGAC pourrait bien marquer le début de la fin pour la compagnie régionale.

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