La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon : Washington revoit sa copie pour les droits de douane

 

Initialement fixés à 37 % pour La Réunion et 50 % pour Saint-Pierre-et-Miquelon, les droits de douane sur les produits importés depuis ces deux territoires ultramarins vers les États-Unis seront finalement limités à 10 %. C’est ce qu’a constaté l’AFP, quelques jours après l’annonce tonitruante de l’administration Trump, le 2 avril dernier.

Un rétropédalage américain après une levée de boucliers

Face aux vives réactions suscitées par ces taux exorbitants, la Maison Blanche a fait machine arrière. Les deux territoires bénéficieront désormais du même traitement que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte, également soumis à un droit de douane de 10 %.

La Réunion, un territoire européen... oublié par Trump ?

Cette volte-face s’explique notamment par une erreur manifeste de l’administration américaine. La Réunion, en tant que Région Ultrapériphérique (RUP) de l’Union européenne, fait partie intégrante du territoire douanier européen. Une réalité qui semble avoir échappé à Washington. Invitée de la matinale de Réunion la 1ère, la présidente de région, Huguette Bello, n’a pas mâché ses mots, qualifiant Donald Trump d’« ignorant ».

« Il est même allé jusqu’à taxer des îles habitées uniquement par des manchots ! », s’est-elle indignée, en référence aux îles Heard et McDonald, situées dans l’océan Austral, finalement retirées de la liste des territoires concernés par ces mesures.

Une politique commerciale offensive

Depuis le 2 avril, Donald Trump a enclenché une nouvelle phase de sa stratégie économique en modifiant les droits de douane pour pas moins de 185 territoires. Cette initiative vise prioritairement les pays asiatiques — dont la Chine — mais touche aussi l’Union européenne et plusieurs États africains.

Dès ce samedi 5 avril, un tarif douanier minimum de 10 % entre en vigueur pour tous les produits importés aux États-Unis. À partir du 9 avril, des surtaxes spécifiques seront appliquées aux pays dont les exportations vers les États-Unis excèdent les importations de produits américains. Dans ce cadre, la Chine subira un taux cumulé de 54 %, contre 20 % pour l’Union européenne.

Des répercussions économiques déjà visibles

L’offensive protectionniste de Donald Trump n’a pas tardé à faire trembler les marchés. Ce vendredi 4 avril, les principales places boursières mondiales ont accusé le coup : Brésil, Chine, Allemagne, Royaume-Uni, France, Japon, et même les États-Unis ont vu leurs indices plonger.

À La Réunion, la pêche en première ligne

Parmi les secteurs les plus exposés aux nouvelles taxes douanières figure la filière pêche réunionnaise. En 2024, l’île a exporté vers les États-Unis 1 100 tonnes de légines et 230 tonnes de poissons pélagiques. Des volumes désormais menacés par cette politique commerciale instable, malgré le recul partiel opéré par l’administration Trump.


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