Des personnes âgées séduites puis dépouillées, des soignants qui vident des comptes bancaires, des mariages prédateurs : les abus envers les aînés se multiplient, alerte la Communauté des retraités des Caraïbes (CCRP).
Devant le Sénat jamaïcain, Jean Lowrie-Chin, fondatrice du CCRP, a plaidé pour une loi forte et dédiée à la protection des personnes âgées. Elle a cité des cas alarmants : un homme affamé retrouvé seul après que sa jeune compagne lui a pris tous ses biens, ou encore une femme âgée attachée à un fauteuil roulant, négligée et blessée.
Une enquête menée en 2023 montre que plus de la moitié des personnes interrogées ont été témoins de maltraitance. Les formes les plus fréquentes : négligence (59 %), abus émotionnels (57 %), financiers (33 %) et physiques (29 %).
Le CCRP demande :
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Un tribunal spécialisé pour les affaires d’abus envers les aînés ;
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La création d’une commission dédiée aux personnes âgées ;
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Des mesures contre les proches abusifs vivant à l’étranger ;
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Un meilleur encadrement des banques pour éviter les fraudes sur les comptes des plus de 70 ans.
Sandra Latibeaudiere, universitaire, a également dénoncé la montée des « mariages prédateurs », où des personnes plus jeunes épousent des seniors vulnérables pour s’approprier leurs biens. Elle appelle à ce que ces situations soient reconnues dans la loi, même en l’absence de déficience mentale.
Elle recommande également :
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Des sanctions similaires à celles prévues pour les violences envers les enfants ;
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L’obligation pour les soignants et professionnels de signaler les abus ;
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Une définition légale claire de la notion de “personne âgée” ;
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Une protection sociale pour les aidants, souvent sans ressources après le décès de la personne qu’ils accompagnent.
Pour les sénateurs présents, la nécessité d’agir ne fait aucun doute. « Les banques doivent faire preuve de plus de vigilance. Trop de cas passent entre les mailles du filet », a déclaré le sénateur Kavan Gayle.
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