Criminalité organisée : un frein majeur au développement économique en Amérique latine et dans les Caraïbes

 

La criminalité endémique entrave sérieusement les perspectives de croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes. C’est ce que révèle un récent rapport publié par la Revue économique de l’Amérique latine et des Caraïbes, intitulé « Organized Crime and Violence in Latin America and the Caribbean ». Le document dresse un constat alarmant sur la situation sécuritaire et ses lourdes conséquences économiques.

Avec des prévisions de croissance de seulement 2,1 % cette année et 2,4 % l’an prochain, la région enregistre la progression économique la plus faible au monde. En toile de fond, une violence meurtrière alimentée par des réseaux criminels structurés. Le taux d’homicides y est huit fois supérieur à la moyenne mondiale, et les atteintes aux biens ou aux personnes sont trois fois plus nombreuses qu’ailleurs.

Cette criminalité galopante est notamment liée à une hausse de la demande mondiale en produits illicites, à une reconfiguration des réseaux face au durcissement des contrôles, ainsi qu’aux effets persistants de la pandémie de Covid-19, qui a permis à certains groupes mafieux de consolider leur emprise dans des zones délaissées par l’État.

Les conséquences sont multiples : l’insécurité nuit à l’activité économique, fragilise les institutions publiques et décourage les investissements. Les entreprises doivent faire face à des coûts accrus liés à l’extorsion et à l’instabilité des droits de propriété. Quant aux États, les dépenses sécuritaires grèvent les budgets alloués à la santé ou à l’éducation.

Face à cette situation, les dirigeants de la région appellent à un plan d’action global, alliant réponse judiciaire renforcée et stratégies économiques, pour endiguer cette spirale de violence et relancer durablement le développement.

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