Nouvelle-Calédonie : après l’échec des négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes, les acteurs politiques attendus à Paris

 

Face à l’impasse politique persistante en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a décidé d’inviter les principaux acteurs calédoniens à Paris à partir de la mi-juin. Objectif : relancer le dialogue et tenter d’aboutir à un accord global sur l’avenir institutionnel de l’archipel.

« Le président de la République invitera, avec le gouvernement, les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie à venir travailler à Paris à partir de la mi-juin, afin de clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé », a annoncé l’Élysée mardi 27 mai.

Cette initiative présidentielle intervient après l’échec des dernières discussions conduites début mai par le ministre délégué aux Outre-mer, Manuel Valls, à Deva (Bourail). Trois jours de négociations n’ont pas permis de rapprocher les positions des indépendantistes et non-indépendantistes, dans un contexte encore marqué par les violentes émeutes de mai 2024, les plus graves depuis les années 1980, ayant causé 14 morts et d’importants dégâts matériels.

Un projet de Valls rejeté par les loyalistes

Lors de ces pourparlers, Manuel Valls avait proposé un projet de « souveraineté avec la France », incluant notamment une double nationalité — française de droit et calédonienne — ainsi qu’un transfert immédiat de certaines compétences régaliennes. Une proposition qui a été jugée inacceptable par les loyalistes les plus intransigeants, dont le député Renaissance Nicolas Metzdorf, pour qui ce projet équivalait à une forme d’indépendance déguisée.

Reçu à l’Élysée vendredi dernier, Nicolas Metzdorf a confirmé que le chef de l’État souhaitait « relancer les discussions » pour sortir du blocage politique, consécutif notamment au boycott par les indépendantistes du dernier référendum d’autodétermination en 2021.

Une crise politique figée et un électorat contesté

Le climat politique calédonien reste profondément figé depuis ce scrutin controversé. La récente flambée de violence a été nourrie par le rejet, côté indépendantiste, d’un projet de réforme du corps électoral pour les scrutins provinciaux. Les Kanak y voient une tentative de dilution de leur poids démographique et politique, alimentant un sentiment d’exclusion et d’injustice historique.

Malgré l’impasse actuelle, Manuel Valls a affirmé dimanche que « le fil du dialogue n’est pas rompu ». Emmanuel Macron tente désormais une ultime médiation en conviant toutes les parties à Paris, dans l’espoir de faire émerger un consensus.

Commentaires