À Cilaos, un conflit foncier secoue la commune. Des familles affirment avoir été dépossédées de leurs terrains suite à une décision municipale controversée. En cause : l'intégration de près de 30 hectares au domaine communal, sur la base du régime des biens « vacants et sans maître ». Un collectif de citoyens conteste la procédure et prépare une riposte judiciaire.
Une procédure légale mais contestée
Depuis deux ans, la mairie de Cilaos a récupéré environ 200 parcelles, estimées à près de 30 hectares, en s’appuyant sur une disposition du Code général de la propriété des personnes publiques. Celle-ci permet à une collectivité de réclamer des biens considérés comme abandonnés — faute d’héritiers identifiés dans les 30 ans suivant un décès, ou en cas de non-paiement des taxes foncières.
Mais sur le terrain, plusieurs familles affirment avoir été ni consultées, ni informées, alors même qu’elles disposent de titres de propriété et règlent régulièrement leurs impôts fonciers. Pour elles, cette opération municipale s’apparente à une appropriation injustifiée.
"Nos terrains ont été déclarés sans maître alors que nous sommes là"
Face à ce qu’elles considèrent comme une spoliation, les familles concernées se sont réunies en collectif. À leur tête : Marie-Josée Dijoux, elle-même propriétaire de parcelles récemment intégrées au domaine communal. « On a appris en 2024 que nos terrains étaient passés en biens sans maître, alors qu’une succession est ouverte depuis 2001 et qu’une vente était en cours », déplore-t-elle.
« Nous avons des actes de propriété, nous payons nos taxes, et malgré cela, nos terrains ont été incorporés au domaine public. Quand on a interrogé le maire, il a renvoyé la responsabilité vers le bureau des hypothèques », explique-t-elle, déterminée à porter l’affaire devant la justice.
Une action en justice en préparation
Le collectif dénonce une procédure opaque, menée sans vérification approfondie ni concertation avec les propriétaires concernés. Pour les familles, l’objectif est désormais clair : faire valoir leurs droits devant les tribunaux et obtenir la restitution de leurs biens.
Alors que les tensions s’intensifient dans le cirque de Cilaos, cette affaire pourrait bien relancer le débat sur la gestion des biens dits « vacants » et sur les garanties offertes aux propriétaires dans les zones rurales et isolées.
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