Dix ans après la première version, la société guadeloupéenne STMI dévoile le Sargator 3, un navire de nouvelle génération capable de collecter jusqu’à 80 tonnes de sargasses par heure. Une prouesse technologique conçue et fabriquée en Guadeloupe… mais dont bénéficiera d’abord la Martinique.
Une révolution technologique dans la lutte anti-sargasses
Fruit de plusieurs années d’améliorations, le Sargator 3 marque un tournant dans la gestion de l’invasion des algues brunes aux Antilles. Équipé d’un système de ramassage central optimisé et d’un dispositif de transbordement accéléré, il multiplie par huit la capacité de traitement par rapport à son prédécesseur.
« Le vrai défi n’est plus le ramassage, mais le transbordement. Grâce à un système de big bags immergés et remplacés immédiatement, on pourra travailler sans interruption », explique Laurent Brousseau, concepteur du navire et directeur général de STMI.
Avec sa coque en catamaran et un tirant d’eau de seulement 20 centimètres, le navire peut s’approcher au plus près des côtes, là où les sargasses s’amoncellent en masse.
Une commande martiniquaise
C’est pourtant la Martinique qui exploitera ce bijou de technologie dans un premier temps. Le navire a été commandé par la société Filet Drom, installée au François. La mise à l’eau est prévue pour le 15 juillet, avant son transfert vers l’île sœur.
Un choix qui laisse un goût amer à son concepteur, Laurent Brousseau :
« Je ne comprends pas pourquoi la Guadeloupe ne passe pas commande. Le Sargator est un produit local, pensé et construit ici. Il a déjà permis de créer quatre emplois chez STMI. C’est regrettable, mais c’est la réalité. »
Vers un sursaut national ?
La question des moyens alloués à la lutte contre les sargasses a refait surface lors du comité interministériel de la mer, tenu à Saint-Nazaire le 26 mai. À cette occasion, François Bayrou a annoncé un troisième plan national de lutte contre les sargasses aux Antilles. Ce plan devrait inclure des aides à l’acquisition de navires spécialisés comme le Sargator 3.
Reste à savoir si les collectivités guadeloupéennes saisiront enfin cette opportunité pour investir dans une solution locale, innovante et déjà éprouvée, afin de protéger durablement leurs littoraux.
Commentaires
Enregistrer un commentaire