Côte d’Ivoire : une nation en marche vers l’émergence

 

Depuis 2011, la Côte d’Ivoire connaît une profonde transformation. Le pays, longtemps marqué par les crises politiques, affiche aujourd’hui une croissance soutenue, une stabilité retrouvée, et une volonté affirmée de devenir un acteur économique majeur du continent africain. À quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025, ce chemin vers l’émergence entre dans une phase décisive.

Une décennie de reconstruction rapide

Sous la présidence d’Alassane Ouattara, élu après la crise post-électorale de 2010, la Côte d’Ivoire s’est relevée à un rythme remarquable. Le pays affiche une croissance moyenne de 7 % depuis dix ans, y compris durant la pandémie. Les infrastructures ont été modernisées, avec des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux, cinq nouvelles universités. L’électricité couvre une grande partie du territoire, et Abidjan est devenue une métropole en constante mutation.

Le pays reste le premier producteur mondial de cacao, tout en se lançant dans l’exploitation pétrolière et gazière. Le secteur des services progresse, le tourisme et l’hôtellerie se développent, Air Côte d’Ivoire prépare son expansion vers l’Europe. La signature ivoirienne inspire confiance : en 2024, le pays a levé 1,75 milliard de dollars sur les marchés internationaux à un taux compétitif.

Soft power, culture et sport : une présence qui rayonne

Au-delà des chiffres, la Côte d’Ivoire affirme aussi son identité culturelle. La musique ivoirienne – du zouglou au rap ivoire –, l’art contemporain avec des artistes comme Aboudia ou Joana Choumali, ou encore la victoire des Éléphants à la CAN 2024, témoignent d’un soft power en pleine expansion. Le pays attire désormais touristes, investisseurs, curieux, séduits par l’« Ivoirian way of life ».

Des défis persistants

Mais tout n’est pas acquis. Près de 37 % de la population vit encore dans la pauvreté, malgré une tendance à la baisse. Les inégalités régionales sont fortes, et l’indice de développement humain (IDH) reste en retrait par rapport à la croissance économique. L’émergence d’une classe moyenne est réelle, mais fragile. La démographie galopante, les effets du changement climatique, la sécurité aux frontières nord et les pressions migratoires nécessitent des investissements massifs, estimés à plus de 60 000 milliards FCFA sur la période 2021-2025.

Vers un tournant politique

Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, est l’architecte de cette transformation. À 83 ans, il devra trancher dans les semaines à venir : briguer un quatrième mandat ou désigner un successeur. Quel que soit son choix, son rôle restera central. La présidentielle d’octobre 2025, douzième de l’histoire du pays, s’annonce comme un test de maturité démocratique, dans un pays encore marqué par les blessures du passé, mais animé d’une volonté de paix et de progrès.

Une société en éveil

L’opposition se prépare, la société civile s’exprime, la jeunesse est majoritaire et avide de stabilité. Les précédentes élections (législatives 2021, municipales 2023) ont montré des signes d’ouverture démocratique, avec une compétition réelle et une gestion institutionnelle plus apaisée.

Un avenir à construire

Avec 75 % de la population âgée de moins de 35 ans, la Côte d’Ivoire devra encore accélérer dans les années à venir : industrialisation durable, innovation, éducation, emploi. L’émergence ne sera pas seulement une affaire de croissance économique, mais aussi de cohésion sociale, de modernisation de l’État et de justice territoriale.

Plus que jamais, le pays est à un carrefour : consolider les acquis, renforcer les institutions, bâtir un modèle durable. C’est tout l’enjeu de la décennie à venir — et d’un scrutin présidentiel qui s’annonce déterminant.

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