Journée mondiale contre la malbouffe : à La Réunion, le repas traditionnel créole comme allié santé

Ce lundi 21 juillet, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la malbouffe, professionnels de santé et nutritionnistes rappellent l’importance du fait-maison et d’une alimentation équilibrée. À La Réunion, où un enfant sur quatre est en surcharge pondérale et près de 45 % des adultes sont concernés, le message prend un relief particulier.

Trop gras, trop sucré, trop salé : un lourd tribut pour la santé

La consommation excessive de produits ultra-transformés, riches en sucres, en graisses et en sel, a des conséquences sanitaires majeures. En France, près de 19 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour compenser les effets de la malbouffe sur la santé publique, le tissu social et l’environnement.

Cinq fruits et légumes par jour : encore trop rare

Selon les chiffres nationaux, seule une femme sur quatre atteint l’objectif des 5 portions quotidiennes de fruits et légumes. Chez les hommes, ce taux tombe à 18 %. À La Réunion, la situation est encore plus préoccupante : seulement 1 Réunionnais sur 10 y parvient, alerte le nutritionniste Fridor Funteu.

« Nous sommes particulièrement touchés par le diabète. Or, une alimentation pauvre en fruits et légumes accroît les risques de maladies métaboliques », insiste-t-il.

La malbouffe, solution de facilité ?

Le recours à la malbouffe est souvent une question de temps, de budget, ou d’habitudes ancrées. Pourtant, la valeur nutritionnelle des aliments proposés en fast-food est faible. Fridor Funteu insiste : les produits ultra-transformés doivent rester exceptionnels, cantonnés à un plaisir conscient, et non à une habitude alimentaire.

« Manger sainement, c’est privilégier les produits bruts, naturels, locaux. C’est revenir à l’essentiel », affirme-t-il.

Le cari, un trésor nutritionnel

Bonne nouvelle : le repas traditionnel réunionnais est un modèle d’équilibre. Fait maison, pauvre en additifs, il associe féculents, légumineuses, légumes et cari. Contrairement aux idées reçues, sa complexité n’enlève rien à sa valeur nutritive. Bien au contraire.

« Le repas créole, dans sa forme traditionnelle, est d’excellente qualité nutritionnelle », souligne le nutritionniste.

Réapprendre à cuisiner, un enjeu de santé publique

Bien manger commence souvent par savoir cuisiner. Or, de nombreux jeunes manquent de cette compétence de base. Pour Fridor Funteu, il est essentiel de réintroduire des cours de cuisine dans les écoles afin d’enseigner les fondamentaux d’une alimentation saine.

« Si on ne sait pas cuisiner, c’est très difficile de bien manger. »

Des opérations de sensibilisation à l’éducation nutritionnelle existent déjà dans certains établissements scolaires. Un enjeu de taille, quand on sait que plus d’un élève de 6e sur quatre est en surpoids ou obèse à La Réunion.

Avec 45 % des adultes en situation de surcharge pondérale, la lutte contre la malbouffe ne peut plus attendre. Et le retour au fait-maison, en s’appuyant sur les traditions culinaires locales, pourrait bien faire partie de la solution.

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