Kanaky : écarté des discussions concernant l'avenir du pays, Christian Tein déplore une mise à l’écart politique

Alors que les négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se poursuivent à huis clos à Bougival, le président du FLNKS, Christian Tein, ne participe pas aux discussions. De passage à la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris ce mardi 8 juillet, il a pris la parole en marge d'une rencontre entre des jeunes calédoniens et des membres du Sénat coutumier.

Une exclusion décidée au sommet de l’État

Refusé à l’entrée de l’Élysée lors du lancement du sommet, Christian Tein pointe une décision politique :

« C’est le choix du président de la République. Il fait ses choix. De mon côté, j’essaie de suivre à distance les discussions via nos représentants à Bougival. L’essentiel est que l’on se fasse confiance pour mener le pays là où nous voulons qu’il aille. »

Même à l’écart des négociations, le président du FLNKS dit respecter le processus en cours :

« On laisse les camarades travailler tranquillement. Ils nous feront un retour dans le cadre fixé par les motions votées lors de nos congrès. »

Une ligne politique claire : la pleine souveraineté

Christian Tein rappelle que le cadre de discussion a été défini par la convention de Pouébo et s’appuie sur la plateforme de Deva à Bourail, référence stratégique pour les indépendantistes :

« L’objectif reste la pleine souveraineté. Il ne s’agit pas de bricoler un compromis, mais de tourner une page. »

Il soutient l’idée d’un accord rapide, comme souhaité par le président Macron, mais appelle à une rupture avec le passé :

« Il faut cesser de mettre des pansements sur des jambes de bois. Il est temps de clore la parenthèse coloniale et d’offrir aux générations futures un avenir pacifié, où toutes les communautés cohabitent dans la dignité. »

Rejeter les solutions de compromis

Parmi les pistes évoquées par l’exécutif figure celle d’un État associé, proposition que Christian Tein balaie fermement :

« C’est un vieux projet, qui remonte à Edgard Pisani. Nous, ce que nous demandons, c’est la pleine souveraineté. L’État doit être clair : l’Accord de Nouméa prévoit un transfert progressif des compétences, y compris régaliennes. Il est temps d’aller à l’essentiel. »

Un appel à dépasser les cycles de crise

En conclusion, Christian Tein appelle à une résolution durable :

« Tous les 30 ans, l’histoire de la Nouvelle-Calédonie est secouée par les mêmes tensions. Il faut en finir avec ce cycle. Ce pays a besoin d’un cap définitif, qui ne regarde plus dans le rétroviseur. »

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