Ce lundi 21 juillet 2025, à 7 heures, les portes des centres d’examen se sont ouvertes à Madagascar, marquant le début des épreuves du baccalauréat. Plus de 220 000 candidats sont inscrits cette année à travers toute l’île. Confrontées depuis des années à des fuites de sujets et à des soupçons de fraude, les autorités malgaches ont mis en place de nouvelles mesures de sécurité pour tenter de restaurer la crédibilité de cet examen décisif.
Confinement strict pour les concepteurs de sujets
Au cœur du nouveau dispositif : le confinement des agents chargés de rédiger les sujets. Depuis le 23 juin, ces personnels sont isolés dans un lieu tenu secret, sans téléphone ni contact extérieur, jusqu’à la fin des épreuves prévue le 31 juillet. Cette initiative vise à prévenir les fuites à la source, souvent attribuées à des complicités internes.
« Les personnes chargées de préparer les sujets les vendent parfois, ou les transmettent à des proches candidats. Il était donc plus que nécessaire de prendre des mesures fortes », souligne John Toavina Solofohanitra, porte-parole du Mouvement national pour l’éducation pour tous (Monept).
Surveillance renforcée et logistique sécurisée
Autre nouveauté : le transport des sujets vers les provinces est désormais placé sous vidéo-surveillance. Jusqu’à présent, les documents pouvaient être acheminés par des bus publics, un mode de distribution jugé trop vulnérable. L’objectif du ministère de l’Enseignement supérieur est clair : assurer l’intégrité des épreuves à chaque étape du processus.
Un système encore perfectible
Malgré ces efforts, certains observateurs restent prudents. Pour John Toavina Solofohanitra, le système peut encore être contourné s’il repose trop sur la confiance individuelle :
« Il suffit d’une personne ayant suffisamment d’influence sur une autre, même isolée, pour compromettre l’ensemble du dispositif. Mais si les mesures prévues sont correctement appliquées, ce serait une avancée majeure. »
Un enjeu de crédibilité pour l’avenir
La répétition des fuites fragilise, année après année, la valeur du baccalauréat malgache, que ce soit pour l’entrée à l’université ou sur le marché de l’emploi. Dans un contexte socio-économique tendu, la lutte contre la fraude devient un enjeu national.
« Si la théorie rejoint enfin la pratique, cela pourrait contribuer à redonner du prestige au bac malgache », espère Solofohanitra.
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