« On a vu un avant et un après Covid. » Dans les couloirs des stations, cette phrase revient comme un mantra. La dernière étude d’audience publiée par Médiamétrie le mardi 8 juillet 2025 confirme une réalité désormais bien ancrée : la radio perd du terrain. Pourtant, au milieu de ce marasme, une station tire son épingle du jeu. Radio Nova, contre toute attente, a plus que doublé son audience cette saison.
Un recul généralisé… mais pas pour tout le monde
Sur la période avril-juin 2025, 37,657 millions de Français ont écouté la radio chaque jour. Cela représente une baisse de 555 000 auditeurs par rapport à l’an dernier. Sur cinq ans, la radio a perdu 2,41 millions d’auditeurs, et 5,58 millions en dix ans. Un glissement qui inquiète les professionnels du secteur.
Mais dans ce paysage morose, Radio Nova crée la surprise. Selon Médiamétrie, la station indépendante connue pour sa programmation éclectique et engagée enregistre une progression spectaculaire, multipliant par plus de deux son audience en un an. Une performance rarissime dans un contexte de décroissance généralisée.
Comment expliquer l’exception Nova ?
Le succès de Radio Nova repose sur plusieurs paris gagnants. D’abord, une programmation musicale audacieuse, mêlant musiques du monde, hip-hop, électro et découvertes. Ensuite, des voix singulières et engagées, qui séduisent un public avide de diversité et d’originalité. Enfin, une forte présence numérique et sociale, qui permet à la station de toucher un public jeune et connecté.
« Nova a compris très tôt que la radio ne se résumait plus à la bande FM. Elle vit aussi sur Instagram, dans les podcasts, sur YouTube et dans les playlists. Elle est devenue un média culturel total, à la fois prescripteur et espace d'expression », explique un consultant média.
Des usages bouleversés depuis le Covid
Cette dynamique tranche avec l’effondrement progressif du modèle traditionnel. La crise sanitaire a profondément modifié les habitudes d’écoute. Le télétravail a effacé les temps forts de la journée – notamment les trajets du matin – où la radio dominait. Les podcasts et les plateformes musicales offrent désormais une écoute à la carte, plus souple, plus personnalisée.
Résultat : les grands réseaux historiques peinent à conserver leur public, tandis que des formats plus affinitaires, plus culturels ou plus identitaires, comme celui de Radio Nova, trouvent un nouvel écho.
Leçon de résistance : vers une radio repensée
Le cas Nova montre que la radio peut encore séduire, à condition de se réinventer. Là où d’autres voient leur audience s’effriter, Nova incarne une autre vision : plus inclusive, plus audacieuse, et mieux connectée aux évolutions sociétales.
La radio n’est pas morte. Mais elle change de forme, de rythme et de voix. Et les stations qui sauront sortir des formats rigides, s’adapter au numérique et oser une vraie ligne éditoriale, pourraient bien devenir les nouvelles voix d’un média en mutation.
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