Sénégal : la France ferme sa dernière base militaire, tournant symbolique dans ses relations avec l’Afrique de l’Ouest

 

La France a officiellement fermé, jeudi, sa dernière base militaire au Sénégal, marquant la fin d'une présence stratégique de plusieurs décennies dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Les Éléments Français du Sénégal (EFS), qui comptaient encore environ 350 soldats depuis le début du désengagement en mars dernier, ont définitivement quitté le territoire.

Le site, désormais rétrocédé aux forces armées sénégalaises, symbolise un tournant majeur dans la coopération militaire entre Paris et Dakar, mais aussi plus largement dans les relations entre la France et ses anciens territoires coloniaux en Afrique francophone.

Une rupture annoncée

L’annonce d’un retrait complet n’est pas une surprise. Dès novembre 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait exprimé sa volonté de mettre fin à la présence militaire française dans le pays. Une position souverainiste affirmée, à laquelle Paris avait déjà commencé à répondre par une réduction progressive de ses effectifs.

Les bases juridiques de cette coopération militaire remontent aux accords bilatéraux signés entre 1960, année de l’indépendance du Sénégal, et 1974. L’un des axes principaux portait sur l’« appui à la construction » des capacités de défense sénégalaises.

La fin d’une ère

Le Sénégal avait longtemps été l’un des partenaires africains les plus fidèles de la France en matière de sécurité, dans une région où Paris a longtemps joué un rôle prépondérant. La fermeture de cette base s’inscrit dans une recomposition plus large des alliances militaires en Afrique de l’Ouest, dans un contexte de remise en question croissante de la présence française sur le continent.

Avec ce retrait, la France clôt un chapitre important de son influence militaire en Afrique subsaharienne, alors que d’autres pays de la région, comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger, ont eux aussi rompu ou renégocié leurs liens avec l’ancienne puissance coloniale.