Nouveau président au Sénégal


C'est un séisme politique au Sénégal. Elu dès le premier tour dimanche, Bassirou Diomaye Faye va prendre la tête du pays. Si les résultats officiels ne sont pas encore connus, la victoire de cet opposant antisystème et la transition à venir ne font par contre aucun doute. Le candidat du pouvoir Amadou Ba a en effet admis sa défaite lundi et l’a appelé pour le féliciter. Le président sortant Macky Sall, qui ne se représentait pas après avoir été élu et réélu en 2012 et 2019, a lui salué sur X « le bon déroulement de l’élection » et félicité « le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye ».

A l’international Emmanuel Macron a lui aussi félicité lundi soir Bassirou Diomaye Faye et s’est réjoui de « travailler avec lui », dans un message sur X. La France, ancienne puissance coloniale du Sénégal et son premier partenaire politique et économique, espère maintenir avec lui des relations solides, alors qu’elle vient d’essuyer plusieurs revers dans la région. Lors de sa première apparition publique depuis l’annonce de sa victoire, l’opposant a d’ailleurs assuré lundi que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ».

Le « choix de la rupture »
Libéré de prison il y a dix jours seulement, celui qui a eu 44 ans lundi s’est en outre présenté comme le « choix de la rupture ». Il va en effet devenir le cinquième et plus jeune président de ce pays de 18 millions d’habitants. Surtout, en douze présidentielles au suffrage universel, c’est la première fois qu’un candidat de l’opposition l’emporte dès le premier tour.

Sur le plan intérieur, il a indiqué que ses « chantiers prioritaires » seraient « la réconciliation nationale », « la refondation des institutions » et « l’allègement sensible du coût de la vie ». « Je m’engage à gouverner avec humilité, dans la transparence, à combattre la corruption », a-t-il déclaré.

Une alternance qui contraste avec les putschs voisins
Après trois années d’agitation et de crise, le scrutin s’est déroulé sans incident majeur. En dépit des tensions des dernières années et d’un report de dernière minute de l’élection, c’est la troisième fois que le Sénégal pratique l’alternance dans les urnes depuis l’indépendance en 1960, alors qu’une succession de coups d’Etat a installé chez ses voisins des régimes militaires renvoyant les élections à une date indéterminée. 

« L’engagement du peuple sénégalais en faveur du processus démocratique fait partie des fondements de notre profonde amitié et de nos liens bilatéraux forts », a d’ailleurs réagi le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller.

Le scrutin a en outre été suivi avec attention à l’étranger, le Sénégal étant considéré comme l’un des pays les plus stables d’une Afrique de l’Ouest secouée par les putschs. Dakar maintient des relations fortes avec l’Occident, tandis que la Russie renforce ses positions alentour.

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