Le 12 janvier 2010 à 16 h 53, Haïti était frappé par un séisme de magnitude 7,3. Ce drame d’une ampleur sans précédent a laissé des dizaines de milliers de morts, de blessés et de sans-abris. Quinze ans plus tard, le pays tarde à se relever.
Le mardi 12 janvier 2010, à 16 h 53, la terre s’est mise à trembler en Haïti. En 35 secondes, le séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter ravage Port-au-Prince, Jacmel et Léogane. L’épicentre, situé à seulement 25 kilomètres de la capitale, transforme des villes entières en décombres. Le bilan est effroyable : plus de 280 000 morts, 300 000 blessés et 500 000 sans-abris. Le Palais national, symbole du pouvoir, s’écroule, tout comme le quartier général de la mission des Nations unies.
En 2023, un groupe de réflexion dénonçait encore l’état d’abandon de nombreuses zones et l’absence de réelles avancées pour la population.
Un pays en crise
Aujourd’hui, quinze ans après cette catastrophe, Haïti demeure englué dans une crise profonde. L’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a plongé le pays dans un chaos politique et sécuritaire. Les gangs font régner la terreur dans la capitale et ailleurs, rendant la vie quotidienne insoutenable pour de nombreux citoyens. Haïti souffre depuis longtemps de la violence de ces groupes armés, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince et des axes majeurs du pays. Cette violence a redoublé en début d'année et a poussé le Premier ministre contesté Ariel Henry à démissionner.
Le Conseil présidentiel de transition (CPT), formé en avril dernier après la démission du Premier ministre Ariel Henry, peine à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour stabiliser le pays. Les élections prévues en février 2026 approchent, mais la lenteur du processus inquiète. Pendant ce temps, la population continue de souffrir, réclame justice et reconstruction.
Dans ce contexte, la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, soutenue par l'ONU, joue un rôle crucial. Prévue pour une durée initiale d'un an, jusqu'en octobre 2024, elle est chargée de soutenir la police haïtienne dans ses opérations contre les gangs et la criminalité, d'assurer la sécurité des infrastructures et de permettre aux civils d'accéder à l'aide humanitaire. Cependant, le Conseil de sécurité de l'ONU a récemment prolongé cette mission d'un an sans évoquer la demande de transformation de cette force en mission officielle des Nations unies, comme l'avaient souhaité les nouvelles autorités haïtiennes.
Plus de 5 600 personnes tuées en 2024
Malgré ces efforts, l’insécurité demeure critique. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 5 600 personnes auraient été tuées en Haïti l'année dernière, marquant une augmentation de plus de 20 % par rapport à 2023. En outre, plus de 2 200 personnes auraient été blessées et près de 1 500 kidnappées. Ces chiffres illustrent l’ampleur de la violence endémique que la mission soutenue par l’ONU et dirigée par le Kenya tente de contenir.
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