Après trois reports, l'affaire GBH a été examinée ce jeudi 13 février par le tribunal de commerce de Fort-de-France. Le groupe Bernard Hayot a finalement publié l’ensemble des comptes exigés, détaillés société par société. Les derniers documents ont été déposés la veille, le mercredi 12 février.
Il aura fallu quatre audiences pour que cette affaire aboutisse. À l’origine de la procédure, une association de citoyens composée de quatre personnes, dont deux en Martinique, qui avait saisi la justice en référé pour obtenir la publication des comptes de la holding, non divulgués depuis 2018. Finalement, les documents ont été rendus publics, avec les dernières pièces transmises à la veille de l’audience.
L'avocat des plaignants considère cette avancée comme une victoire contre l'opacité :
« On nous prédisait le ridicule, mais nous avons contraint le groupe Bernard Hayot à se plier à la loi. C'est un signal fort. Il est essentiel que chacun reprenne confiance en notre justice. Grâce à cette procédure, nous avons obtenu gain de cause. »
Maître Arnaud Portejoie, avocat des plaignants
GBH dénonce une tentative de déstabilisation
De leur côté, les avocats de GBH dénoncent une campagne de déstabilisation. Ils pointent notamment la demande formulée en audience ce jeudi matin, visant la publication des marges arrière, alors qu’aucune obligation légale ne l’impose, selon eux.
« Il y a quelques jours encore, les plaignants remettaient en cause l’existence même des comptes consolidés. Aujourd’hui, ils ont abandonné la quasi-totalité de leurs critiques, hormis une seule, à laquelle nous avons répondu de manière pertinente. Quant à la publication des marges arrière, elle n’est imposée par aucune norme comptable en vigueur. »
Maître Philippe Dubois, avocat de GBH
Un délibéré attendu pour le 4 avril
GBH a ainsi demandé que la procédure soit déclarée sans objet. Le tribunal rendra sa décision le 4 avril.
L’affaire se poursuit également sur le plan pénal. L’association citoyenne Vous n’êtes pas seuls a déposé plainte pour "entente illicite" à la suite d’une enquête du journal Libération. En parallèle, GBH a engagé des poursuites contre X pour abus de confiance, visant le salarié anonyme qui aurait transmis des informations au journal.
Commentaires
Enregistrer un commentaire