Saint-Pierre et Miquelon : une parabole pour le lancement d'Ariane 6 hors service

La parabole installée en décembre dernier sur le site du phare de Galantry a subi de lourds dommages. Elle n'a pas résisté aux vents violents qui ont soufflé pendant 24 heures.

Remise en place récemment en prévision du deuxième lancement d’Ariane 6, l’infrastructure n’a pas tenu face aux rafales atteignant jusqu’à 78 nœuds, soit 145 kilomètres par heure.

Son rôle était pourtant crucial : intégrée aux systèmes énergétiques et informatiques du phare, elle devait capter les données envoyées par le lanceur Ariane 6 et les retransmettre en temps réel au Centre Spatial Guyanais (CSG) à Kourou.

L’antenne avait été installée sur ce site en raison de sa situation géographique, qui se trouvait sur la trajectoire nécessaire pour placer le satellite sur l’orbite visée. Elle complétait ainsi un réseau de stations déjà en place pour suivre le lancement, notamment aux Bermudes, à Gatineau au Canada et à New Norcia en Australie.

photo : Jérôme Anger

Des craintes dès son installation

Le choix du site de Saint-Pierre-et-Miquelon n’était pas anodin : l’absence d’obstacles permettait une réception optimale du signal, garantissant ainsi une transmission efficace des données. Cependant, dès son installation, des inquiétudes avaient émergé quant à sa résistance aux conditions météorologiques locales, puisqu’il s’agissait "de la première installation dans un site avec autant de vent".

"On a mis en place une petite station météo pour pouvoir surveiller le vent. L’antenne ne peut pas fonctionner sous n'importe quelles conditions. Elle a ses limites. La parabole a une prise au vent certaine."

Hélène Escarguel, Analyste Système Mesures au Centre Spatial Guyanais (interview du 17 décembre 2024)

Ces craintes se sont avérées fondées : ce vendredi 14 février, des vents soufflant en moyenne à 55 nœuds, avec des rafales atteignant 78 nœuds, ont eu raison de la parabole.

Quel impact sur le lancement d’Ariane 6 ?

L’antenne était essentielle pour assurer un contact en temps réel lors de certaines phases propulsées du lanceur. Sa détérioration pourrait donc poser problème.

"On doit, avec cette parabole, avoir un contact en temps réel sur certaines phases propulsées du lanceur. Si un problème survient, on pourrait potentiellement envisager de reporter le lancement."

Hélène Escarguel, Analyste Système Mesures au Centre Spatial Guyanais

Contacté par nos confrères de Guyane la 1ère, le Centre Spatial Guyanais a toutefois tenu à rassurer ce dimanche 16 février en précisant que, pour l’instant, l’endommagement de la parabole n’aura finalement "pas d’impact sur le lancement".

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