Une manifestation organisée ce mardi par Jamaicans For Justice (JFJ) à Half-Way-Tree, Saint Andrew, pour dénoncer les violences policières, devrait se dérouler sous haute surveillance. Le haut commandement de la police a annoncé un déploiement renforcé pour garantir la sécurité de tous, alors que des appels à manifester en soutien à la police circulent en réaction à l'événement.
Dans un communiqué, la Jamaica Constabulary Force (JCF) a précisé qu’elle n’est affiliée à aucun des groupes impliqués, mais qu’elle « prend des mesures de précaution pour maintenir l’ordre public », évoquant des « indications crédibles de contre-manifestations ».
Annoncée le 9 avril, la mobilisation du JFJ est prévue de 13h à 15h au centre de transport Half-Way-Tree. Le groupe appelle les participants à porter du noir pour dénoncer les fusillades mortelles imputées à la police, qu’il qualifie de « crise croissante ». Selon le JFJ, 93 personnes auraient été tuées par les forces de l’ordre depuis le début de l’année, une hausse de 165 % par rapport à la même période en 2024.
En réponse, des appels au port du bleu – couleur associée à la police – ont émergé sur les réseaux sociaux, culminant dans une déclaration officielle du sénateur Marlon Morgan. Tout en reconnaissant que le JCF doit être soumis à une critique constructive, il a salué les efforts des forces de l’ordre pour réduire les crimes majeurs, et a exhorté les Jamaïcains « respectueux des lois » à afficher leur soutien à la police.
« Un JCF démoralisé ne ferait qu’avantager les criminels », a averti le sénateur, soulignant les conditions « extrêmement difficiles » dans lesquelles opèrent les policiers. Il a aussi rappelé les progrès en matière de responsabilité, avec la création de l’INDECOM et d’autres mécanismes de surveillance interne.
De son côté, la Commission indépendante d’enquête (INDECOM) a rapporté 102 civils tués par les forces de sécurité entre le 1er janvier et le 24 avril, renouvelant sa demande de généralisation des caméras corporelles.
Le rassemblement du JFJ prévoit des prises de parole de victimes et de militants, ainsi que la présence de figures notables telles que l’avocat Bert Samuels, l’ancienne défenseure publique Arlene Harrison-Henry, ou encore la politologue Dr Maziki Thame. L’objectif affiché : exiger justice, transparence et réformes concrètes du système policier.
Dans un climat potentiellement tendu, la police insiste sur son rôle neutre, affirmant son engagement à garantir le droit à la liberté d’expression dans un cadre légal et pacifique.

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