Ouganda : Yoweri Museveni briguera un septième mandat en 2026

Président de l’Ouganda depuis 1986, Yoweri Museveni se présentera à l’élection présidentielle de janvier 2026, a annoncé mardi 24 juin son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM). À 80 ans, l’ex-rebelle devenu chef d’État entend conserver son emprise sur le pouvoir, près de quarante ans après sa prise de fonctions.

Le NRM a confirmé que Museveni, fondateur du parti, "souhaite maintenir ses fonctions de président du parti et de candidat à l’élection présidentielle de 2026", selon un communiqué publié sur son site internet. Le président doit remettre le 28 juin deux formulaires au président de la commission électorale interne du NRM, Tanga Odoi : l’un pour manifester son intérêt à rester à la tête du parti, l’autre pour officialiser sa candidature à la présidentielle.

Tanga Odoi a toutefois rappelé que, "comme toujours au sein du NRM, tous les postes restent ouverts à la compétition". Mais la domination de Museveni sur la vie politique ougandaise laisse peu de place à de réels rivaux internes.

Une opposition muselée

Face à lui, l’opposant Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, a annoncé il y a quelques semaines qu’il serait à nouveau candidat en 2026. Cet ancien chanteur, devenu le principal visage de l’opposition lors de la présidentielle de 2021, avait mené une campagne marquée par une forte mobilisation de la jeunesse, mais aussi par la répression violente dont lui et ses partisans ont été victimes.

En septembre 2024, Bobi Wine avait été blessé par la police lors d’un rassemblement, avant d’être hospitalisé. Ses soutiens continuent, eux aussi, à subir des arrestations régulières.

D’autres figures de l’opposition font également face à une forte répression. En novembre 2024, un ancien médecin personnel de Museveni, devenu critique du régime, a été enlevé au Kenya avant d’être remis à la justice ougandaise. Il est actuellement jugé pour trahison par une cour martiale, une infraction passible de la peine de mort.

Un pouvoir toujours plus autoritaire

L’usage de tribunaux militaires pour juger des civils a été jugé inconstitutionnel par la Cour suprême au début de l’année. Pourtant, le président Museveni a promulgué, la semaine dernière, une nouvelle loi autorisant à nouveau cette pratique, malgré les critiques.

Kizza Besigye, vétéran de l’opposition et candidat malheureux à quatre reprises à la présidentielle, est lui aussi poursuivi pour des accusations liées à la sécurité nationale. Son épouse, Winnie Byanyima, actuelle directrice exécutive de l’ONUSIDA, dénonce les conditions de détention "inhumaines" dont il fait l’objet.

Alors que l’Ouganda se prépare à une nouvelle élection présidentielle, la scène politique reste verrouillée. Si les candidatures d’opposants persistent, la marge de manœuvre démocratique se réduit, dans un pays dirigé d’une main de fer depuis près de quatre décennies.

Commentaires