Les familles monoparentales sont deux fois plus nombreuses dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) que dans l’Hexagone. C’est ce que révèle une étude de l’INED (Institut national d’études démographiques), qui s’est intéressée aux parcours de conjugalité et de fécondité dans ces territoires.
En quinze ans, la part des familles monoparentales a fortement augmenté. En Guadeloupe, elle est passée de 41 % à 52 %, ce qui signifie que plus d’une famille sur deux est aujourd’hui constituée d’un parent élevant seul ses enfants. En Martinique, ce chiffre grimpe à 54 %, plaçant l’île en tête des DROM sur cette question.
Naissances précoces et hors couple
Contrairement à l’Hexagone, où la monoparentalité survient le plus souvent après une séparation, dans les DROM, elle est très fréquente dès la naissance. En 2021, 42 % des femmes ayant accouché en Guadeloupe ne vivaient pas en couple cohabitant au moment de l’accouchement, contre seulement 8 % dans l’Hexagone.
Autre donnée marquante : 57 % des enfants nés hors couple ne sont pas reconnus à la naissance par leur père à l’état civil. Ils ne portent donc pas son nom. Cela ne signifie pas pour autant qu’aucun lien n’existe entre l’enfant et le père, mais cela illustre la fragilité des attaches parentales dès les premiers jours de vie.
Des facteurs sociaux déterminants
L’étude souligne aussi que la monoparentalité est étroitement liée à des inégalités sociales. Les naissances hors couple sont plus fréquentes chez les femmes ayant un faible niveau de diplôme ou ayant connu des difficultés économiques durant leur jeunesse. Lorsqu’une première naissance a lieu hors couple, la probabilité que la seconde le soit également augmente significativement.
Une situation de grande précarité
La monoparentalité s’accompagne souvent d’une grande vulnérabilité économique. En Guadeloupe, 17 % des familles monoparentales vivent en situation de grande pauvreté, soit un taux trois fois plus élevé que dans l’Hexagone.
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