Les tensions montent entre l’Érythrée et l’Éthiopie. Asmara a adressé une mise en garde claire à Addis-Abeba, l’accusant de créer les conditions d’un nouvel affrontement militaire entre les deux pays.
Au cœur du différend : la volonté de l’Éthiopie de retrouver un accès direct à la mer. Pays enclavé depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1993, l’Éthiopie a multiplié les démarches pour accéder à un port maritime stratégique.
L’accord avec le Somaliland : un catalyseur de tensions
En janvier 2024, Addis-Abeba a signé un accord avec le Somaliland, entité autoproclamée indépendante de la Somalie, lui permettant d’utiliser le port de Berbera, sur la mer Rouge. Cet accord a ravivé les crispations régionales, notamment avec l’Érythrée, qui y voit une menace géopolitique directe.
Asmara redoute une militarisation de la façade maritime et accuse son voisin d’agir de manière unilatérale, sans tenir compte des équilibres régionaux.
Des rancunes encore vives
Les tensions actuelles ne sont pas nouvelles. Malgré la signature d’un accord de paix historique en 2018 sous l’impulsion du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, les relations entre les deux pays restent fragiles.
L’Érythrée n’a jamais digéré l’implication éthiopienne dans le conflit frontalier de 1998 à 2000, qui a fait des dizaines de milliers de morts. Plus récemment, le soutien de l’Érythrée aux forces rebelles du Tigré, lors du conflit entre 2020 et 2022, a profondément envenimé les relations.
Une paix sous haute tension
Alors que la région de la Corne de l’Afrique est confrontée à des enjeux géopolitiques croissants, la détérioration des relations entre l’Érythrée et l’Éthiopie fait craindre une nouvelle escalade. Pour l’heure, aucune médiation régionale ou internationale n’a été officiellement engagée pour apaiser les tensions.
La paix entre Asmara et Addis-Abeba, saluée en 2018 comme un tournant historique, semble désormais menacée par de vieux contentieux et de nouvelles ambitions stratégiques.
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