Mouv’ s’éteint sur la FM : une disparition passée sous silence.

 


Ce 1er septembre, Mouv’ quitte définitivement la bande FM pour devenir un média exclusivement numérique. Une transformation radicale qui, étrangement, ne semble émouvoir personne.

Les arguments pour justifier ce retrait sont déjà bien connus : coûts trop élevés, rentabilité insuffisante, audience jugée trop faible, difficultés à fidéliser son public… Bref, autant de raisons avancées pour faire « passer la pilule ».
Mais ce qui interpelle, c’est surtout le silence assourdissant qui accompagne cette disparition. Pas de mobilisation du monde artistique. Pas de voix d’auditeurs pour protester. Pas de médias pour s’indigner. Même les artistes, pourtant nombreux à avoir fait leurs premiers pas radiophoniques dans les locaux de Radio France, se taisent. Aucune pétition, aucune contestation. Comme si ce virage forcé, imposé par la Cour des Comptes et opéré en toute discrétion, n’était qu’un non-événement.

Pourtant, perdre une fréquence FM publique, c’est perdre un symbole. La FM représente une vitrine accessible à tous, un lieu où des talents émergents pouvaient être découverts, un canal de diffusion que la culture urbaine avait su s’approprier avec fierté. Ce silence est-il le signe d’un désintérêt profond ? Ou bien l’aveu implicite d’un manque de reconnaissance de Mouv’ par la scène urbaine elle-même ?

Quoi qu’il en soit, ce sont les artistes qui en paient le prix. Un diffuseur majeur en moins, une chance en moins de faire entendre sa musique, une station en moins pour les amateurs de hip-hop et de cultures urbaines.
On nous présente ce « reclassement numérique » comme une évolution logique, adaptée à l’ère du temps. Mais derrière ce discours, n’y a-t-il pas surtout un renoncement ? Car la radio n’est pas seulement un flux de musique : elle a une mission de service public, un rôle citoyen. Elle alerte, explique, analyse, met en lumière. Ce que les plateformes de streaming, aussi pratiques soient-elles, ne pourront jamais totalement remplacer.

Et si on vous en parle aujourd’hui c’est aussi parce que Mouv joue aussi, oui ça lui arrive, du Dancehall. Avec sa disparition de la FM, le Dancehall perd donc aujourd’hui un média d’accompagnement. Or, à l’heure où il est déjà si difficile de faire entendre la voix du Reggae comme du Dancehall auprès du grand public, il nous appartient de rester vigilants.

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