Pourquoi l’Italie s’attaque-t-elle au chanvre CBD ? Le gouvernement de Giorgia Meloni intensifie ses efforts pour interdire la production et le commerce de CBD. Une nouvelle loi pourrait mettre fin à toute activité liée au chanvre CBD, menaçant des milliers d’emplois.
Débattue en 2024, cette proposition fait débat dans un pays membre de l’Union Européenne, où le CBD est déjà reconnu légal…
Évolution des Lois sur le CBD en Italie
L’Italie a connu des hauts et des bas concernant la législation sur le CBD. Initialement classé comme stupéfiant en 2020, le CBD a été rapidement réhabilité après une forte opposition publique. En 2022, le gouvernement a tenté de restreindre davantage le chanvre, mais les tribunaux ont annulé ces décisions, les jugeant contraires au droit européen.
Aujourd’hui, une nouvelle proposition de loi vise à interdire complètement la production et le commerce de chanvre CBD, et même plus encore… Cette fluctuation législative crée une grande incertitude pour les entreprises et les consommateurs, qui ne savent plus à quoi s’attendre.
Nouvelles Règles : Quoi de Neuf ?
La nouvelle proposition de loi italienne contre le CBD est radicale. Elle interdit non seulement la production et le commerce de chanvre CBD, mais également la transformation, la possession et la distribution de ses produits dérivés. En clair, tout ce qui concerne les fleurs de chanvre, même sous forme séchée ou transformée, serait illégal.
Les autorités justifient ces mesures en invoquant des préoccupations de sécurité et de santé publique. Et pourtant, il existe déjà une étude réalisée par l’Italie qui souligne qu’il n’y a aucun risque pour la santé publique ni aucune altération psychophysique de l’utilisateur de cannabis léger, même avec une séance de consommation portée au maximum possible !
Si cette loi est adoptée, elle pourrait paralyser toute l’industrie du chanvre en Italie, fermant des milliers d’entreprises et mettant des milliers de personnes au chômage.
Les Pros et les Contres Attaquent
La nouvelle législation a déclenché une vague de réactions. Les associations professionnelles comme Federcanapa dénoncent une « répression grotesque » qui menace l’ensemble de l’industrie. Selon Beppe Croce, président de Federcanapa, cette loi pourrait entraîner la fermeture de plus de 3 000 entreprises et la perte de 15 000 emplois.
Du côté des consommateurs, l’inquiétude grandit quant à la disponibilité future des produits CBD. Certains parlementaires critiquent également la loi, soulignant son incompatibilité avec les directives européennes. Malgré cela, le gouvernement reste ferme, arguant que ces mesures sont nécessaires pour protéger la santé publique et renforcer la sécurité nationale..
Impact Économique pour les Producteurs
Les nouvelles restrictions proposées par le gouvernement italien pourraient avoir des conséquences dévastatrices pour les producteurs de chanvre CBD. L’industrie, qui a connu une croissance rapide ces dernières années, se retrouve désormais au bord du précipice.
De nombreuses entreprises, allant des petites exploitations agricoles aux grandes sociétés de transformation, risquent de fermer leurs portes. Le secteur du CBD, qui génère des millions d’euros en revenus et emploie des milliers de personnes, pourrait être anéanti. Les investissements réalisés par les producteurs pour se conformer aux régulations précédentes seraient perdus.
Cette instabilité législative décourage également les nouveaux investisseurs, freinant ainsi l’innovation et le développement de nouveaux produits.
Une Interdiction qui Va Plus Loin
En plus des restrictions sur la production et le commerce du CBD, l’Italie envisage également d’interdire l’utilisation d’images ou de dessins, même stylisés, reproduisant la plante de chanvre. Cette interdiction s’étend aux panneaux, affiches et tout autre moyen publicitaire visant à promouvoir des activités commerciales liées au chanvre.
Les contrevenants risquent jusqu’à deux ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 20 000 euros. Cet ajout, proposé par la Ligue dans le cadre du projet de loi Sécurité, intensifie encore la répression contre le chanvre, touchant directement la visibilité et la promotion des produits dérivés du CBD.
Les Déclarations Choc de Lollobrigida
Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’Agriculture et beau-frère de Giorgia Meloni, est connu pour ses propos polémiques. Lors d’un récent rassemblement électoral, un journaliste lui a tendu un joint de « cannabis light », contenant moins de 0,5 % de THC, et lui a demandé s’il souhaitait l’essayer. Lollobrigida a répondu :
« Non, light non. Si tu dois fumer un joint, autant le faire bien. »
Cette déclaration a déclenché une vague de réactions et de moqueries sur les réseaux sociaux. Un utilisateur a ironisé : « Dis, Lollobrigida, tu l’achètes où ? », illustrant le ministre avec des dreadlocks et un joint à la manière d’un chanteur rasta.
Lollobrigida a également affirmé son opposition à la culture du cannabis, déclarant :
« Je n’ai pas l’intention de convertir nos champs de céréales, nos cultures, en champs de cannabis light. Au contraire. Je pense qu’on peut survivre sans. »
Ces propos ont été largement diffusés par la chaîne de télévision La7 et ont suscité l’hilarité, mais aussi la critique.
Le secrétaire général du parti +Europa, Riccardo Magi, a réagi sur X en appelant à la légalisation du cannabis, alignant son opinion avec celle de nombreux Italiens favorables à cette mesure. Lollobrigida n’en est pas à sa première controverse.
Récemment, il avait suscité des critiques en affirmant que des guerres auraient pu être évitées « devant un bon dîner », soulignant « l’importance de la convivialité » pour la paix, des propos tenus alors que le monde est secoué par des conflits en Ukraine et à Gaza.
Que Réserve l’Avenir pour le CBD Italien ?
L’avenir du CBD en Italie demeure incertain face à cette législation stricte. Si la loi est adoptée, les entreprises pourraient chercher refuge dans des marchés européens plus cléments comme l’Allemagne ou la Suisse. Des recours juridiques sont déjà en préparation par des associations telles que Federcanapa, qui envisagent de porter l’affaire devant les tribunaux européens. Cette confrontation pourrait aussi attirer l’attention de l’Union Européenne, potentiellement forçant l’Italie à revoir sa position.
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si l’Italie maintiendra cette ligne dure ou si une solution plus équilibrée pourra être trouvée pour l’industrie du CBD.
Nous croyons cependant que cette répression a peu de chances de perdurer, étant fondée sur des arguments faibles et un extrémisme risible de la part du gouvernement.
Résumé et Dernières Réflexions
L’Italie se trouve à un carrefour décisif concernant le chanvre CBD. Entre la volonté de durcir les restrictions et les pressions juridiques et économiques, l’issue reste incertaine. Les nouvelles mesures, incluant des interdictions publicitaires sévères, soulignent l’extrémisme de la position gouvernementale.
Soyons honnêtes, cette répression semble complètement disproportionnée. Le gouvernement de Giorgia Meloni s’acharne avec des arguments qui ne tiennent pas la route et des mesures draconiennes qui rappellent plus la paranoïa qu’une véritable politique de santé publique.
Interdire les images de chanvre ? Sérieusement ? Ce n’est ni plus ni moins qu’une tentative désespérée de freiner une industrie en plein essor, au mépris des réalités économiques et des directives européennes.
Les prochains mois seront décisifs. La pression monte et le gouvernement devra bien finir par écouter la raison. Espérons que l’Italie trouve un équilibre entre régulation et innovation, plutôt que de sombrer dans une répression ridicule et contre-productive.
Pour les acteurs du secteur, l’espoir demeure que la logique prévaudra et que cette tempête législative finira par se calmer.
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