Le programme ambitieux du gouvernement nigérian visant à vendre du pétrole brut dans la monnaie locale, le naira, est confronté à des obstacles majeurs. Lancé en juillet dernier, avec une période pilote prévue d’octobre à mars, ce projet visait à soulager les réserves de devises étrangères du pays et à soutenir l’économie locale. Cependant, des retards dans l’approvisionnement et des désaccords avec les raffineries menacent sa réussite.
La raffinerie Dangote, l’une des plus importantes d’Afrique, est au cœur des préoccupations. Construite par le milliardaire Aliko Dangote et située à Lagos, cette installation devrait produire 650 000 barils par jour pour concurrencer les raffineries européennes. Cependant, elle peine à recevoir un volume suffisant de brut pour fonctionner à pleine capacité.
Selon Edwin Devakumar, directeur de la raffinerie Dangote, la compagnie pétrolière nationale NNPC Ltd, qui s’était engagée à fournir 385 000 barils par jour dans le cadre de ce programme, n’atteint même pas cet objectif minimal. Il a qualifié les quantités livrées de “cacahuètes”, révélant ainsi l’ampleur des difficultés auxquelles la raffinerie fait face.
Bien que Dangote soit la seule raffinerie à avoir bénéficié, même partiellement, de ce programme, les autres raffineries opérationnelles au Nigeria n’ont pas encore reçu de brut en naira. Mathins Obaze, directeur exécutif par intérim de l’Association des propriétaires de raffineries de pétrole brut du Nigeria (CORAN), a indiqué que les membres du groupement sont contraints de s’adresser directement au gouvernement pour demander une solution.
Ce programme, initialement conçu pour réduire la pression sur les réserves de devises étrangères en substituant le naira au dollar dans les transactions locales, rencontre des difficultés structurelles. La dépendance au brut fourni par la NNPC, combinée à la demande massive des raffineries locales, limite la capacité du gouvernement à répondre aux besoins.
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