Élu avec une large majorité lors de l’élection présidentielle du 12 avril, Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment ce samedi 3 mai au stade d’Angondjé, en périphérie de Libreville, devant environ 40 000 personnes et une quinzaine de chefs d’État africains. Il devient ainsi le premier président de la Ve République gabonaise, vingt mois après la chute d’Ali Bongo.
Arrivé dans une voiture au toit ouvert, le nouveau chef de l’État a été acclamé par la foule, malgré une coupure d’électricité survenue pendant la cérémonie. Ce contretemps a souligné l’un des grands chantiers évoqués par le président dans son discours d’investiture : la réhabilitation des infrastructures nationales. Il a également promis de diversifier l’économie, de lutter contre le chômage des jeunes, d’encourager la transformation locale des ressources naturelles et de s’attaquer aux maux qui gangrènent la société gabonaise : impunité, corruption, cupidité, laxisme et paresse.
Vêtu d’un smoking et d’un gilet croisé gris, Brice Oligui Nguema a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, jurant de respecter et défendre la Constitution et l’État de droit. Il a ensuite reçu les symboles du pouvoir, dont le collier présidentiel et une torche, symbole de « lumière, d’espoir et de responsabilité partagée ». Dans un geste fort, il a transmis cette torche à son homologue guinéen Mamadi Doumbouya, l’invitant symboliquement à organiser des élections dans son propre pays.
La cérémonie s’est conclue par un défilé militaire et un saut de parachutistes. Le président a profité de l’événement pour annoncer le calendrier des prochaines étapes de la transition : les élections législatives et locales se tiendront les 27 septembre et 11 octobre, avant les sénatoriales. La transition prendra fin le 23 décembre avec l’installation de la nouvelle Cour constitutionnelle.
Parmi les personnalités présentes, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été particulièrement applaudi. Dans les tribunes, l’enthousiasme était palpable. « Une cérémonie qui restera gravée dans l’histoire du Gabon », s’émerveille un participant. Un autre parle de « la plus belle investiture jamais vue, empreinte d’émotion et d’unité entre le président et son peuple ».
Mais derrière les festivités, l’attente reste immense. « Il ne faut pas qu’il nous trahisse en devenant dictateur. Il doit poursuivre ce qu’il a commencé : c’est ce qu’on attend de lui », confie un spectateur, traduisant l’espoir autant que la vigilance d’une population en quête de renouveau.
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